Cette revue de presse est un peu plus longue que la semaine dernière car j’essaie d’expliquer rapidement le contexte des évènements les plus complexes.
Commémorations
Voilà 10 ans déjà qu’une série d’attentats ont frappés la France. D’abord le 7 janvier 2015, avec le massacre du journal Charlie Hebdo, suivi le 8 avec l’assassinat d’une policière, enfin le 9 avec la prise d’otages de l’épicerie kasher qui fit 4 morts.
Ainsi, une journée de commémorations a eu lieu le 7 janvier dans toute la France.
Cette même journée, beaucoup se sont demandé si la liberté d’expression avait diminué en France depuis 2015. À France Inter, une radio publique, la réponse d’une humoriste ne fait aucun doute. En effet, au cours des 10 dernières années elle a vu beaucoup de ses collègues soit licenciés suite à une blague, soit quitter la radio en geste de solidarité suite à ces licenciements abusifs.
Mort
Le même jour des commémorations, Jean-Marie Le Pen est mort. Il était le fondateur du parti d’extrême droite, le Front National aujourd’hui rebaptisé Rassemblement National (R.N.). Comme le titrait justement le journal l’Humanité, « La haine était son métier ».
Pour rappel: Jean-Marie Le Pen a passé sa vie à insulter, dénigrer, nier l’existence de tous ceux et toutes celles qui ne lui ressemblaient pas. Il disait d’ailleurs qu’il croyait en la supériorité de la race blanche, ne cachait pas sa haine pour les arabes, les juifs et les homosexuels
Pourtant, beaucoup de journaux ainsi que de personnalités de droite ont dressé un portrait très neutre de cet extrémiste en utilisant des mots tout à fait lisses pour le décrire, comme par exemple, « une figure de la vie politique française ». Comme autre exemple on peut pendre ce mot du premier ministre, François Bayrou publié sur X : « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée […], Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française ».
Pendant ce temps dans les rues de France, quelques citoyens et citoyennes se rassemblaient pour célébrer sa mort.
Justice
Depuis lundi 6 janvier 2025, Nicolas Sarkozy est jugé pour des soupçons de financement illégal de sa campagne présidentiel de 2007. Sa campagne aurait été financée par Mouammar Kadhafi, vous savez, le dictateur Lybien.
Je rappelle que Sarkozy remporta l’élection présidentielle cette année-là, et que les soupçons de financement illégal ont commencé en 2011, lorsque Kadhafi lui-même qui avait déclaré avoir financé la victoire de Sarkozy. C’est ensuite le journal Médiapart qui avait exposé un document officiel libyen dans lequel une promesse de financement à hauteur de 50 millions d’euros était signée. Il y a beaucoup d’autres témoins dans cette affaire, dont l’ex-Premier ministre libyen Baghdadi al-Mahmoudi, qui confirme cet arrangement.
Pour rappel : Ce procès est le cinquième procès où Sarkozy est jugé en l’espace de cinq ans. Un procès par an et déjà une condamnation.
Économie
En Martinique, les aides promisses par le gouvernement Barnier pour faire baisser les prix tombe à l’eau*. En effet, en 3 mois, le gouvernement Barnier n’a eu pas eu le temps de faire voter le budget 2025, dans lequel était inclus ces aides. Résultat, le gouvernement Bayrou doit reprendre le travail en accord avec sa politique.
Tomber à l'eau:
Pour rappel : En Martinique, les produits alimentaires sont en moyenne 42% plus chers qu’en France métropolitaine. En effet l’île importe 80% des produits qu’elle consomme. Les prix y sont donc très chers, alors même que le taux de pauvreté y est 2 fois supérieurs qu’en métropole.
Face aux grèves et manifestations des habitants, le gouvernement Barnier avait accordé une baisse de la TVA (taxe) qui allait faire baisser les prix de presque 50% sur près de 6 000 produits.
Climat
Mayotte à nouveau victime du climat. Un mois après le passage du cyclone Chido, Mayotte a de nouveau été placée en alerte rouge en prévision du passage d’un autre cyclone. Dimanche matin les rues étaient désertes alors que les premières pluies torrentielles inondaient déjà l'île.
Diplomatie
Ces derniers jours, Paris s’inquiète des discours tenus par des influenceurs jugés proches du régime algérien. Plusieurs d’entre eux ont été arrêté suite à leurs publications incitant à la violence.
Parmi eux figure un certain Doualemn, un algérien vivant légalement en France qui fut arrêté à Montpellier et envoyé en Algérie jeudi après-midi par les autorités françaises sans même être jugé. Le soir même, les autorités algériennes l’ont tout simplement renvoyé en France.
Selon le procureur de la République de Montpellier, Doualemn appelait à « donner une sévère correction à un homme semblant résider en Algérie ».
Depuis cette expulsion ratée du territoire français, les échanges entre les ministres de l'Intérieur et les ministres des Affaires étrangères des deux pays sont tous sauf diplomatiques.
Pour rappel : Les tensions entre les deux pays s’étaient déjà intensifiées depuis fin juillet 2024, quand Emmanuel Macron se prononça officiellement en faveur d’une souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental. Un territoire réclamé par le Maroc et l’Algérie depuis des années.
Pour rappel : Le ministre de l'Intérieur français, Bruno Retailleau est un homme politique de la droite conservatrice connu pour son obsession pour l’immigration, ce qui risque de ne pas aider à calmer la situation.
Sources:
Commémorations
Mort
Justice
https://www.mediapart.fr/journal/international/280412/sarkozy-kadhafi-la-preuve-du-financement
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